Il y a des moments où la vie bascule. Une nouvelle qui tombe, une absence qui se creuse, un chemin qui se sépare. L’épreuve, qu’elle soit brutale ou insidieuse, vient fracturer nos certitudes. La carte de notre monde intérieur, celle que nous pensions connaître par cœur, est soudainement redessinée.
Quand le sol se dérobe
Le deuil qui laisse un silence assourdissant. La maladie qui fait du corps un territoire d’incertitude. Une séparation ou un divorce qui nous oblige à réapprendre à vivre seul(e). Un changement professionnel subi qui ébranle notre identité. Ces épreuves ne sont pas de simples « événements », ce sont des tremblements de terre intérieurs.
Pour un enfant, cela peut être la perte de ses repères les plus fondamentaux lors de la séparation de ses parents. Pour un aîné, le départ d’un conjoint peut signifier la disparition d’un monde entier. Quel que soit l’âge, l’expérience commune est celle d’une perte : perte de l’autre, perte d’un avenir imaginé, perte d’une partie de soi. Le présent est douloureux, l’avenir est un brouillard, et le corps, souvent, ne sait plus comment faire pour simplement « être ».
Le corps, gardien de nos mémoires
Face à un choc émotionnel, notre esprit tente de comprendre, de rationaliser, de survivre. Mais notre corps, lui, encaisse. Il se contracte, il garde en mémoire la tension, la peine, le choc. Cet état d’alerte ou de sidération peut perdurer bien après l’événement, nous maintenant dans un état de survie qui empêche le processus naturel de cicatrisation de commencer. Le travail de deuil ou d’acceptation ne peut se faire pleinement si le corps reste en état de guerre.
La voie de la sophrologie : offrir un refuge au corps pour apaiser l'esprit
Soyons clairs : la sophrologie ne supprime pas la peine, ne remplace pas le travail de deuil et ne guérit pas la maladie. Elle offre un espace, un refuge. Elle propose un chemin pour traverser l’épreuve avec un peu plus de douceur envers soi-même.
Lorsque le mental est en chaos, le retour au corps est un acte de survie et de reconstruction. L’accompagnement consiste à :
Retrouver un ancrage : Par la respiration et la conscience des sensations, nous réapprenons au corps à se sentir en sécurité, ici et maintenant, ne serait-ce que pour quelques instants. Le corps devient un point d’ancrage stable au milieu de la tempête.
Créer des temps de pause : L’accompagnement offre des moments de répit, où le système nerveux peut enfin sortir du mode « alerte » pour entrer en mode « récupération », permettant au corps et à l’esprit de souffler.
Accueillir sans se noyer : La pratique sophrologique nous entraîne à observer nos émotions douloureuses avec une juste distance, à les reconnaître comme des vagues qui nous traversent, sans nous identifier totalement à elles.
Réactiver le vivant : Très progressivement, et seulement lorsque la personne est prête, nous invitons la conscience à se reconnecter à ce qui est encore source de vie et de douceur, même au cœur de la peine : la chaleur du soleil sur la peau, le souvenir d’un moment de joie, le sentiment d’amour.

Vers une nouvelle carte intérieure
Traverser une épreuve ne signifie pas « revenir comme avant ». L’épreuve nous transforme. L’objectif de l’accompagnement est d’aider à intégrer cette transformation. C’est apprendre à vivre avec une cicatrice, qui, avec le temps, peut devenir une source de force et de compassion. C’est redessiner, pas à pas, une nouvelle carte de son monde intérieur, où la vie, malgré tout, peut retrouver son chemin et son sens. Ce n’est pas oublier, c’est continuer à vivre, différemment.
Si vous traversez une période difficile et que vous cherchez un soutien pour prendre soin de vous, je vous propose un premier temps d’échange, un espace d’écoute confidentiel et humain, pour voir si cette voie peut vous apporter un peu de réconfort.
Questions fréquentes
Je suis en plein deuil, je n'ai l'énergie pour rien. N'est-ce pas trop d'efforts ?
Je l’entends parfaitement. L’accompagnement d’une personne en deuil est d’une extrême douceur. Il ne vous sera jamais demandé un « effort ». Au contraire, les pratiques sont conçues comme des temps de repos profond, pour offrir à votre corps et à votre esprit épuisés un moment de récupération. Il s’agit d’un soutien, pas d’une tâche supplémentaire.
Est-ce que la sophrologie remplace une psychothérapie ?
Non, absolument pas. Les deux approches sont très différentes et merveilleusement complémentaires. Une psychothérapie explore l’histoire, le sens, et travaille par la parole. La sophrologie travaille sur le « comment ça se vit dans mon corps, ici et maintenant ». Elle apaise le système nerveux et aide à gérer l’intensité des émotions, ce qui peut rendre le travail en psychothérapie encore plus fécond.
Je ne veux pas "penser positif", ce serait trahir ma peine. Est-ce compatible ?
C’est une crainte très juste et je la respecte profondément. L’objectif n’est jamais de vous forcer à « penser positif » ou de nier votre souffrance. Ce serait une violence. Le principe de la sophrologie est d’abord d’accueillir ce qui est présent, sans jugement. La reconnexion au positif se fait de manière très subtile, et seulement lorsque vous en ressentez l’élan, en allant chercher des ressources qui sont déjà en vous.
Comment la sophrologie peut-elle aider mon enfant qui vit notre séparation ?
Elle lui offre un espace où il n’a pas besoin de parler s’il ne le souhaite pas. Par des pratiques ludiques et métaphoriques, il apprend à trouver un sentiment de sécurité dans son propre corps, alors que son monde extérieur lui paraît instable. C’est un moyen concret de l’aider à traverser la tempête en lui montrant qu’il a, en lui, un lieu sûr où il peut toujours se réfugier.
Combien de temps faut-il pour "aller mieux" ?
Il n’y a aucune règle, aucun calendrier pour le deuil, la maladie ou la reconstruction. L’accompagnement sophrologique s’adapte totalement à votre rythme. Ce n’est pas une course. Le but n’est pas de « terminer » le plus vite possible, mais de vous donner des outils pour naviguer chaque jour, une étape à la fois, avec un peu plus de douceur pour vous-même.