Une vague de tristesse qui submerge sans prévenir, une colère qui éclate de manière disproportionnée, une anxiété qui paralyse. Les émotions sont le langage de notre monde intérieur. Mais lorsque leur volume est trop fort, lorsque l’on se sent à la merci de leur déferlante, la vie peut devenir épuisante.
Un océan intérieur, parfois tumultueux
Cette expérience est universelle, mais elle se colore différemment selon les âges :
Chez l’enfant, ce sont les « tempêtes émotionnelles ». Une frustration qui se transforme en crise de larmes, une peur qui empêche de dormir. Le jeune enfant vit l’émotion dans tout son corps, sans filtre, et peine à mettre des mots sur ce qui le traverse.
Chez l’adolescent, ce sont les « montagnes russes ». L’enthousiasme exubérant laisse place au désespoir en quelques instants. L’hypersensibilité est à son comble : la moindre remarque, le moindre regard est interprété, amplifié. Il y a ce sentiment d’être unique dans sa souffrance, et la difficulté de partager un monde intérieur si intense.
Chez l’aîné, c’est parfois une sensibilité nouvelle qui apparaît. Une larme qui monte plus facilement devant un souvenir, une angoisse qui se fait plus présente. Après une vie passée à « gérer », on peut se sentir déstabilisé par ces émotions qui semblent ressurgir avec une intensité inattendue, ravivées par les bilans, les pertes ou le temps qui passe.
L'émotion : un message à décoder, pas un ennemi à combattre
Une émotion n’est ni positive, ni négative. C’est une information, une réaction psycho-corporelle qui nous signale un besoin. La difficulté ne vient pas de l’émotion elle-même, mais de la lutte que nous menons contre elle. En essayant de la réprimer, nous ne faisons que renforcer sa pression. En nous laissant totalement emporter, nous perdons notre capacité à agir avec justesse. L’hypersensibilité n’est pas un défaut, mais un système de perception plus fin, qui demande simplement un apprentissage pour être régulé.
La voie de la sophrologie : apprendre à naviguer ses propres vagues
L’accompagnement sophrologique propose une voie médiane : ni la répression, ni la submersion. Il s’agit d’apprendre à accueillir, comprendre et accompagner le mouvement de l’émotion. C’est un véritable apprentissage de l’intelligence émotionnelle.
L’entraînement se concentre d’abord sur le corps. Nous apprenons à identifier les signaux physiques précurseurs d’une émotion (gorge qui se serre, chaleur qui monte…). Grâce à la respiration, nous apprenons à créer un espace de calme, une pause entre l’impulsion et la réaction. Ensuite, nous apprenons à observer ce qui se passe en nous avec plus de distance, sans jugement. Enfin, nous activons les ressources intérieures de calme, de sécurité ou de confiance pour venir équilibrer l’état émotionnel.

Vers une relation apaisée avec soi-même
L’objectif n’est pas de ne plus rien ressentir, mais au contraire de se donner le droit de tout ressentir, avec plus de sérénité. C’est acquérir la confiance que, même si la vague est haute, nous avons les ressources intérieures pour ne pas être emporté. C’est transformer une sensibilité subie en une sensibilité apprivoisée, qui devient alors une formidable source d’empathie et d’intuition. C’est, finalement, être en paix avec son propre océan intérieur.
Si vous vous sentez, ou si votre enfant se sent, régulièrement submergé par ses émotions, je vous invite à en parler. Le premier échange est un espace d’écoute pour comprendre votre vécu, sans aucun engagement.
Questions fréquentes
Mon enfant fait des "caprices" ou des crises de colère, est-ce que c'est de la sophrologie qu'il lui faut ?
Une crise de colère est souvent l’expression d’une émotion (frustration, tristesse, peur) que l’enfant n’arrive pas à gérer autrement. La sophrologie ne travaille pas sur le comportement en lui-même, mais sur sa racine. En lui donnant, de manière ludique, des outils pour reconnaître et apaiser ce qui se passe à l’intérieur de lui, on l’aide à diminuer le besoin d’exprimer son mal-être par une crise.
Quelle est la différence entre "hypersensible" et juste "trop sensible" ?
Le terme « trop sensible » est souvent teinté d’un jugement négatif. L’hypersensibilité est aujourd’hui reconnue comme un trait de caractère, un fonctionnement neurologique qui traite les informations (sensorielles, émotionnelles) avec plus d’intensité. Ce n’est ni une maladie, ni un défaut. La sophrologie aide les personnes hypersensibles non pas à « être moins sensibles », mais à mieux vivre avec cette grande sensibilité pour ne pas être en surcharge permanente.
Faut-il "revivre" des émotions douloureuses pendant les séances ?
Non, le but n’est jamais de vous faire revivre un traumatisme ou une émotion douloureuse de manière brute. L’accompagnement se fait toujours dans un cadre de sécurité. Nous travaillons sur les manifestations de l’émotion dans le présent, pour apprendre à les réguler ici et maintenant. Il s’agit d’un apprentissage tourné vers vos ressources et vos capacités futures.
Je suis devenu(e) beaucoup plus émotif(ve) en vieillissant, est-ce normal ?
Oui, c’est un phénomène très courant. Les événements de la vie, les bilans que l’on fait, les changements hormonaux ou de rythme de vie peuvent rendre notre sensibilité plus vive. La sophrologie est une approche très douce et respectueuse pour accueillir cette nouvelle émotivité, la comprendre et apprendre à la vivre avec sérénité, sans se sentir déstabilisé(e).
Comment peut-on "réguler" une émotion sans la "contrôler" ou la refouler ?
C’est toute la subtilité de l’approche. « Contrôler » ou « refouler » une émotion, c’est la combattre, ce qui lui donne plus de force. « Réguler », c’est comme ajuster le volume d’une radio. On apprend d’abord à écouter le message (l’émotion), puis on utilise des outils concrets (comme la respiration) pour baisser le volume si celui-ci est trop fort et nous empêche de fonctionner. L’émotion est toujours là, mais elle ne crie plus, elle parle.