Il y a la puissance indomptée des marées de la Manche et le souffle régulé de la Rance en aval de son barrage. Entre ces deux rythmes, l’un naturel, l’autre humain, danse toute notre vie émotionnelle. Il y a l’émotion qui nous submerge, et celle que nous tentons, avec plus ou moins de succès, de …
Pour qui vit ici, entre la Côte d'Émeraude et les bords de Rance, il y a deux marées. Il y a la respiration ample et sauvage de la mer à Saint-Malo, une puissance naturelle qui impose son rythme. Et puis il y a le pouls de la Rance, plus mesuré, orchestré par la main de l'homme via le barrage. L'une est une force brute, l'autre une énergie canalisée. Nos émotions leur ressemblent étrangement.
Notre premier réflexe : la digue
Face à nos propres marées intérieures – une vague de tristesse, un courant de colère, une houle d’angoisse – notre premier réflexe est souvent inverse. Nous construisons une digue. Nous nous crispons, nous luttons. Nous refusons de nous laisser toucher, de peur d’être submergé. Nous nous disons « je ne devrais pas ressentir ça », « il faut que ça passe vite ». Cette lutte est épuisante. Car, comme l’océan, une émotion possède sa propre énergie. En cherchant à la contenir, nous ne faisons qu’augmenter sa pression jusqu’à ce qu’elle finisse par déborder, souvent de manière bien plus violente et désordonnée.
La sagesse du rivage
Le rivage, lui, ne lutte pas. Il est là. Il se laisse recouvrir, imprégner. Il accepte la présence de l’eau, sa fraîcheur, sa force, son bruit. Il ne cherche pas à retenir la vague, ni à la repousser. Il lui offre un espace pour être, pour s’étaler, puis pour se retirer à son propre rythme.
Et lorsque la mer se retire, le rivage est toujours là. Certes, il est transformé – plus lisse ici, un nouveau coquillage déposé là – mais il n’est pas brisé. Il a accueilli.
Cultiver son rivage intérieur
Cette posture d’accueil peut sembler passive, mais elle est en réalité un acte d’une grande force intérieure. Elle demande de la confiance et du courage. La confiance que l’émotion, comme la marée, finira par se retirer. Le courage de ressentir, de laisser la vague nous traverser sans nous identifier totalement à elle.
C’est précisément cette capacité que la sophrologie nous invite à cultiver. Elle ne nous apprend pas à commander l’océan de nos émotions, mais à devenir un rivage conscient et solide. Par la conscience du corps, par l’ancrage dans la respiration, elle nous donne la stabilité nécessaire pour ne pas être emporté. Elle nous apprend à créer cet espace intérieur où la vague peut monter, atteindre son apogée, et repartir, nous laissant non pas épuisés par la lutte, mais enrichis par l’expérience.
Alors la prochaine fois qu’une émotion monte, peut-être pourrions-nous tenter l’expérience. Au lieu de construire la digue, simplement respirer. Et se poser la question : et si, pour cette fois, j’étais le rivage ?
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